Les séminaires du Gem en 2024-2025

Les séminaires du GEM rassemblent des enseignants de mathématiques à différents niveaux, qui souhaitent échanger à propos de leurs pratiques, prendre du recul, réfléchir à différentes méthodologies, découvrir ou redécouvrir des facettes historiques des mathématiques, élaborer de nouvelles séquences d’enseignement…

Une part importante du travail, effectué en sous-groupes, consiste à produire des documents directement utilisables en classe, puis à les expérimenter, pour ensuite passer à une deuxième phase : les critiquer et les améliorer.

Les séminaires se tiennent à Louvain-la-Neuve des mercredis après-midi pour tous les sous-groupes.

Dates des réunions en 2024-2025
Q1 : 11/09 – 2/10 – 16/10 – 6/11 – 27/11 – 18/12 –
Q2 : 15/01 – 5/02 – 19/02 – 12/03 – 26/03 – 16/04 – 14/05 – 4/06 (A.G.)

Si l’un des sujets proposés pour l’an prochain vous intéresse, faites-vous connaître via l’adresse générale de contact du GEM contact@gem-math.be ou de la personne de contact du sous-groupe.


Le GEM, c’est qui ?

Créé en 1977 par Nicolas Rouche, le GEM, soutenu par l’UCLouvain, a pour objectif de promouvoir et soutenir l’apprentissage et l’enseignement des mathématiques par l’organisation d’activités et la publication de documents de recherche et de formation.
Les membres du GEM sont en processus constant de formation continue. Leurs rencontres régulières permettent des allers et retours entre leur pratique professionnelle et un recul réflexif, à la fois pointu et bienveillant, partagé avec leurs pairs.
Il regroupe de vingt à trente enseignants de la maternelle à l’enseignement supérieur, tous intéressés par l’enseignement des mathématiques. Ils tiennent beaucoup à ce rassemblement de tous les niveaux d’enseignement, car les échanges entre enseignants de maternelle, du primaire, du secondaire et de l’enseignement supérieur sont à leurs yeux irremplaçables. La plupart de ses membres le fréquentent pendant plusieurs années. Certains sont là depuis le début.

Que font-ils ?

Ils se réunissent une après-midi toutes les deux ou trois semaines pour préparer des séquences de cours, rédiger des manuels ou des documents de formation continue, discuter de leurs enseignements. Ils forment des sous-groupes, selon les sujets qui les intéressent. La plupart des sujets choisis sont étudiés pendant au moins une année. Parmi les membres du GEM, qui sont tous bénévoles, chacun collabore à un projet et, en ce faisant, chacun donne et reçoit.

Leurs relations

Le GEM entretient des liens étroits principalement avec
– le CREM
– la SBPMef
– le groupe flamand Uitwiskeling, issu de l’Université de Leuven,
– plusieurs Instituts de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques (IREM) en France, et particulièrement l’IREM de Lille,
– le Freudenthal Institute de l’Université d’Utrecht, l’Institut für Didaktik der Mathematik de l’Université de Wuppertal,

Chaque automne, une journée d’échanges rassemble des membres du Freudenthal Institute, de l’IREM de Lille, de Uitwiskeling, de l’Institut für Didaktik der Mathematik de l’Université de Wuppertal, et du GEM, à Utrecht, Lille, Leven, Wuppertal et Louvain-la-Neuve.

Leurs idées

Un parcours cohérent, de la prime enfance à l’âge adulte.

La formation mathématique constitue un tout de la prime enfance à l’âge adulte. Elle part de la pensée et du langage communs, qui ignorent les divisions entre disciplines scientifiques.

Certains phénomènes quotidiens, physiques, géométriques ou numériques, s’interprètent de manière satisfaisante en termes de notions familières. Mais d’autres sont en appel d’une explication moins immédiate et obligent à construire les premiers éléments de mathématiques ou de physique. Au fil de la scolarité, le champ des phénomènes qui posent question s’agrandit et des constructions théoriques de plus en plus élaborées deviennent nécessaires. Les mathématiques, la physique et les autres sciences acquièrent petit à petit leur spécificité. Des phénomènes en appel d’explications nouvelles apparaissent aussi à l’intérieur des mathématiques. Celles-ci se développent, en tant que culture globalement cohérente, dans un va-et-vient incessant entre d’une part un univers de phénomènes de plus en plus vaste et varié et, d’autre part, des théories qui, parce qu’elles deviennent de plus en plus abstraites, sont des outils de plus en plus efficaces pour ordonner et comprendre cet univers de phénomènes. « Partir du terrain de l’élève, mais ne pas y camper ».

Les nécessaires mutations des concepts.

Les notions qui commencent à se construire dans l’esprit des petits enfants ne sont évidemment pas définitives. De mutation en mutation, elles se rapprochent par degrés de leur forme mathématique finale. Ces mutations sont des généralisations, des montées en rigueur et en technicité, motivées chaque fois par la nécessité d’interpréter un nouveau champ de phénomènes.

Chaque concept arrivé à maturité ne se réduit pas à sa définition : il puise un sens indispensable dans le souvenir des ajustements auxquels il a fallu le soumettre pour l’adapter à l’univers sans cesse plus riche des phénomènes à expliquer. Au long de la scolarité, chaque mutation d’un concept constitue à la fois un obstacle et une source de sens. Surmonter de tels obstacles, c’est faire des mathématiques.

Vers une pensée autonome.

Il faut développer l’autonomie de pensée des élèves : tel est l’objectif premier. Pour cela, il faut leur donner des occasions de penser par eux-mêmes sur des problèmes qu’ils ont identifiés ou dont ils se saisissent. Dans la mesure du possible, il faut les laisser organiser eux-mêmes leur propre pensée, et même reconstruire la théorie qu’on veut leur faire acquérir. Mais dans la mesure du possible seulement, car ils ne peuvent tout réinventer. Et s’il est vrai, comme le disait Montesquieu, que « les gens qui veulent toujours enseigner empêchent beaucoup d’apprendre », il l’est tout autant que l’enseignant est là pour enseigner. La communication de la science, aux moments opportuns, est une nécessité, pas un acte honteux.

Des enseignants qui cherchent.

Les membres du GEM sont d’abord des enseignants. Parce qu’ils s’efforcent de réfléchir ensemble, sur leur enseignement, ils sont chercheurs. Toutefois, ils ne pratiquent pas certains moyens classiques de la recherche universitaire, tels que les « entretiens clinique » ou les « statistiques comparatives ». Non qu’ils dédaignent ces méthodes, qui ont toute leur valeur quand elles sont bien appliquées, mais ils n’ont pas le loisir de les pratiquer.

En outre, sans rejeter les termes techniques ou philosophiques vraiment utiles, ils évitent des jargons scientifiques qui font fuir les enseignants.

Ils savent que dans leur domaine, on doit souvent se fonder sur des opinions, mais qu’une opinion débattue et étayée vaut mieux qu’un simple opinion. Certains ont dit que dans le domaine de la didactique, on avait assez discuté et qu’on avait maintenant besoin de certitudes. Les membres du GEM penseraient plutôt que les certitudes existent certes mais sont rares, et qu’on ne saurait trop discuter de questions si importantes. Et que des progrès de l’enseignement sont à ce prix.